Vive le vent d'hiver ! [ Yuki ]

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Shiranui avait pris congé de Kathar après avoir accompli la veillée et enterré le corps de sa mère. C'était la fin d'une page pour le jeune loup. Désormais, un nouveau chapitre de se vie commençait. Après cette aventure, rien de particulier ne s'était passé. Quelques jours venaient de s'écrouler. Il avait pris la direction du nord où l'humidité de la forêt commençait à se dissiper. Les loups vivaient nombreux sur leurs territoires mais se réunissaient généralement que pour les chasses en meute, les rassemblements ou les annonces. Sans oublier pour la saison des amours après l'hiver. Sur sa route, Shiranui avait croisé quelques odeurs des siens. Ténues pour la plupart, laissant croire qu'ils n'étaient pas passés par là depuis plusieurs jours. Pendant tout ce temps, il n'y avait plus eu ni hurlements ni bruits. Tout était silencieux. La forêt elle-même semblait retenir son souffle. Le temps était comme figé. Comme si les esprits pleuraient eux-aussi la perte de sa mère. Ce fut des journées tristes et monotones. Shiranui avait l'impression d'être dans un rêve, de revivre une journée sans fin, c'était tellement irréaliste... Ces derniers temps, il dormait la journée et se réveillait la nuit. Tantôt il chassait quelques maigres proies, tantôt il marchait sans but, ne sachant où aller, se laissant porter par ses pattes. Au bout du troisième jour, la végétation commençait à se faire rare. Il faisait plus frais. On pouvait même voir les montagnes de la Meute du Mistral qui résidait au Nord des terres des meutes. Et dire qu'il ne s'en était pas rendu compte... Et pourtant, il continua à marcher, sans s'arrêter ni même feindre l'épuisement. Il marchait au coeur de la nuit, tel un spectre, une âme perdue dans les bois. Les arbres continuèrent de disparaître. Il fit maintenant, de là où il se tenait la toundra qui annonçait le début du territoire de la Meute du Mistral. Les montagnes qu'il avait vu quelques jours plus tôt se tenaient dès à présent devant lui, plus imposantes que jamais.